D'Adelaide à Melbourne, en passant par Ballarat

Jour 1
Je récupère la voiture de location dans la matinée. Elle est si petite qu'elle ressemble à un jouet et si silencieuse que j'arrête pas de la faire caler au démarrage !
Je fais quelques courses pour les trois jours à venir et let's go ! Je prends la route sous un soleil radieux, le sourire jusqu'aux oreilles, pas encore tout à faire consciente que c'est non seulement mon dernier roadtrip sur les routes australiennes, mais aussi mes derniers jours dans le pays...


Je descends vers le sud et passe l'après-midi au Coorong National Park, lagune sauvage coincée entre terre et mer où des lacs salés s'étendent à perte de vue. J'emprunte une piste de terre interminable qui traverse le parc, longe des dunes de sables et des marais. Je croise nombre d'oiseaux qui ont semble-t-il élu refuge dans ces lagunes : des canards, des échassiers, des cygnes et je reste notamment impressionnée devant la taille des pélicans !


Je traverse des petites villes côtières, Kingston et son homard géant, Robe, puis Beachport avant de trouver un coin tranquille où dormir.


Jour 2
Je file vers Mount Gambier et son inexplicable Blue Lake. La ville, construite sur les flancs d'un volcan éteint, compte trois énormes cratères, et l'un d'entre eux est occupée par un lac d'un bleu incroyable. Et aucune explication scientifique n'explique cette couleur si peu naturelle ! Je petit-déjeune dans le parc de la ville et je note avec amusement qu'ici l'automne a commencé à laisser des traces dans les feuilles des arbres. Que le tableau est beau avec cette palette de verts et de jaunes ! Un air d'automne en Australie, voilà ce que je ne m'attendais pas à voir...




Ensuite direction les Grampians, National Park réputé du Victoria pour ses belles balades. Mais sur la route, j'apprends que l'accès par lequel je comptais m'y rendre est fermé. Il me faudrait faire un long détour, et les randonnées, une fois sur place, seraient fermées à 90% à cause des fortes pluies et des récentes tempêtes... Ça compromet un peu mes plans et je décide de poursuivre vers Ballarat et d'aviser le lendemain pour la suite.



Je renoue avec le simple plaisir de conduire dans ces paysages que j'adore, de longs lacets de bitumes entre les vertes étendues du Victoria ! Tandis que je chante à tue-tête, une voiture de police tous gyrophares dehors me fait soudain signe de m'arrêter sur la route déserte. Vous roulez un peu trop vite miss ! 110km/h au lieu des 100km/h autorisés... Je commence déjà à me maudire pour les 250 dollars que ça risque de me coûter (le prix d'une vraie location de voiture quoi...) et pendant que le policeman vérifie mes papiers, je vois une chose bouger dans l'arbre juste au-dessus de ma vitre... Un koala gravit difficilement et à son rythme le tronc de l'eucalyptus à quelques mètres de mon nez ! J'hésite à dégainer l'appareil photo alors que le policier étudie toujours attentivement mon permis. Je reste ébahie de voir cette peluche vivante de si près et je regarde amusée son manège jusqu'en haut de l'arbre où il se cale enfin pour machouilller ses feuilles. Finalement le policeman ne me donnera qu'un avertissement et je peux repartir sans amende ! Ouf !


J'arrive ensuite à Ballarat. Cité au passé minier de la région des GoldFields. Le Lonely Planet conseille un musée « interactif » pour se prendre pour un chercheur d'or. Ni une ni deux, mon âme d'enfant prend le dessus et je prends la direction de Sovereign Hill et de ce fameux musée. Quand j'arrive vers 15h, la bonne femme m'annonce qu'ils ferment à 17h et me demande si je suis sûre de vouloir entrer. Elle me met un peu le doute et je lui demande combien de temps prend la visite. Et là elle me sort la carte du parc. Du parc ! Et là j'hallucine ! Ce n'est pas un simple musée mais une ville entière recréée au temps de la Ruée vers l'Or. 25 hectares de reconstitution de vie de l'époque, de bâtiments plus vrais que nature, de figurants costumés et tout, et tout... Elle me conseille d'y passer carrément une journée !

Là, une part de moi trépigne d'excitation tandis qu'une autre (la voix raisonnable mais rabat-joie de ma personne) remarque que le prix d'entrée est assez élevé quand même et qu'en plus, il va falloir que je trouve un endroit pratique où dormir. Pour dormir dans la voiture, il faudrait que je ressorte de la ville, trouve un coin isolé, puis revenir vers Sovereign Hill au matin. Et cette partie-là de moi n'aime pas l'idée de faire des allers-retour inutiles.
C'est là qu'une troisième voix s'élève (on est beaucoup dans ma tête, c'est parfois fatiguant mais souvent pratique aussi...) et qu'on décide de finalement s'accorder une nuit dans un cottage qui fait auberge à deux pas du parc d'attraction.
C'est ainsi que je me retrouve dans un cottage de 4 chambres avec toutes les commodités pour moi toute seule pour 30$, ce que je payais à Adelaide pour un dortoir de 18 lits... La basse saison, ça a du bon quand même...

Jour 3
Le ciel se fait un peu menaçant et il tombe quelques gouttes quand je me pointe à l'ouverture du parc à Sovereign Hill, mais rien qui puisse faire taire mon excitation.
En passant la porte du parc, on entre dans un autre monde, une autre époque. Comme si en feuilletant un album de Lucky Luke, on était tombés dans ses pages ! On se retrouve au milieu de décors dignes de la conquête de l'Ouest, dans la rue principale où s'alignent les échoppes toutes plus vraies que nature. Et ce ne sont pas de simples façades en carton pâte, on peut vraiment entrer dans les boutiques, faire ses emplettes, se pointer à la banque, aller boire un verre au saloon ! Une carriole tirée par des chevaux passe régulièrement et prend des passagers. Elle fait la navette entre Ballarat et Melbourne (en fait elle fait juste le tour du parc hein, ne soyez pas naïfs...). Les dames en longue robe traversent la rue en discutant, un groupe de musiciens jouent du banjo, et je me dis qu'il manquerait presque Lucky Luke pour que le tableau soit parfait. Et là au détour d'une rue, un cow-boy déambule tranquillement sur son canasson, me fait un signe du chapeau, How are you Miss ? J'adore !



Derrière la rue principale, un quartier de maisons nous invite à la visite et on croirait vraiment être chez quelqu'un ! Le bazar dans la chambre d'enfant, les détails dans la cuisine et au détour d'une pièce, je tombe même sur une vieille dame dans son salon qui tricote vraiment ! Bref, on est en 1850 et tout est fait pour que l'on y croit. Je passe des heures à scruter chaque détails, les affiches, les petits objets... mais le décor ne fait pas tout, Sovereign Hill recréé l'époque de la Ruée vers l'Or et retrace l'Histoire de Ballarat et par extension du pays à cette époque. On y apprend les conditions de vie dans les camps des mineurs, on peut s'essayer à l'orpaillage, on peut descendre dans une mine étroite et étouffante...



Le midi je mange avec un petit groupe de retraités rencontrés sur place et je poursuis ma découverte de Sovereign Hill l'après-midi. J'assiste entre autres à la démonstration de la fonte d'un lingot d'or, à la construction artisanale des roues de carriole et à la confection (et dégustation) de caramels !




Moi qui hésitais à faire ce parc à cause du prix un peu élevé, je ne regrette absolument pas d'y avoir consacré une journée entière. Non seulement je suis retombée en enfance le temps de quelques heures, mais l'approche historique et ses démonstrations artisanales sont fascinantes !

Le soir, je me rapproche de ma destination finale et dors à nouveau dans la voiture. Au matin, je finis les derniers kilomètres et j'arrive à Melbourne, sous un ciel gris. C'est prévu pour durer toute la semaine, un peu comme si Dame Météo s'était concertée avec Monsieur Temps pour que je parte le cœur moins lourd. Mais rien n'y fait, je ne peux pas m'empêcher de verser quelques larmes en pensant que je quitte pour de bon le pays.

Mon voyage n'est pourtant pas tout à fait fini. Avant de rentrer vers la Mère Patrie je fais un crochet par la Thaïlande. Nouvelle culture, nouveaux horizons, nouvelles découvertes !

En revanche je ne suis pas sûre d'avoir le temps et/ou les moyens techniques de partager régulièrement ces prochaines aventures sur le blog... Ce qui ne veut pas dire que je ne vais pas continuer à écrire mon carnet de route, seulement qu'il ne sera pas publié dans l'immédiat. Si l'envie ou la curiosité de suivre malgré tout mon voyage vous intéresse, faites-le moi savoir dans les commentaires, je publierai peut-être mes billets en différé depuis la France, c'est-à-dire dans un peu plus d'un mois... Et si j'ai la possibilité de garder le blog à jour, je le ferai !

Je vous remercie tous et toutes du fond du cœur de m'avoir suivie jusque là, et je vous dis à bientôt pour la suite des aventures !




Pour plus de photos : D'Adelaide à Melbourne, en passant par Ballarat

5 commentaire(s):

Maman a dit…

Bon vent pour la suite de tes aventures thaïlandaises...et continue de nous faire voyager et rêver au travers de tes billets et de tes photos !

Bisous !

LeZart a dit…

Fabuleux ce parc !
moi aussi je voudrais continuer à suivre tes aventures...
En tous cas je te souhaite une excellente suite de voyage en Thaïlande, j'imagine que tu vas encore t'en prendre plein les yeux !

Ludovic a dit…

Hélène, pas un post je n'ai raté et il faut avouer que je me languis de partir à mon tour (et marcher dans tes pas un peu)

On se voit vite à ton retour En france

A bientôt

Anonyme a dit…

Bonne continuation pour la thailande, je n'ai raté aucun de tes billets.
A bientôt de te revoir parmi nous

simone a dit…

Snif, on ne va plus voyager...
Passe au large du Japon!!!

A bientôt
Bisous

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