La baroudeuse tête en l'air que je suis se décide donc à prolonger son séjour à Perth.
Je tombe un peu de mon nuage quand je demande le jour pour le lendemain à étendre mon séjour et que la fille de la réception m'annonce que non, il n'y a pas de lits libres dans cette auberge pour la suite.
Je me retrouve donc vendredi matin, mes sacs sur le dos sans endroit pour dormir le soir. Sans stress, ni panique, j'écume les auberges. Il s'avère assez difficile de trouver et pour le soir même, et pour plusieurs jours d'affilée.
Je finis par trouver une auberge à l'air sympa où je peux enfin poser mes bagages pour quatre jours de plus.
Les jours suivants, je redécouvre le plaisir de prendre son temps. Je n'ai aucune contrainte, pas besoin de courir, juste flâner et apprécier le fait d'être posée quelque part...
Parmi les nombreux centres culturels qui parsèment la ville, je porte mon dévolu sur l'Art Gallery. Le nombre d'expositions en cours est impressionnant et le tout est en accès libre. Je choisis de me concentrer sur une partie seulement des expositions, il faudrait vraiment plusieurs jours pour tout apprécier...
Je visite notamment Year 12 Perspectives 2010, une expo qui présente des œuvres de jeunes artistes australiens sur ce qu'ils pensent et ressentent du monde actuel. Très intéressant.
Je consacre le reste de mon temps à déambuler dans la ville et à profiter des manifestations qui se tiennent dans les rues.
Dimanche.
Je prends le train jusqu'à Fremantle, Freo pour les intimes, ville voisine en bord de mer. Je l'ai traversé des dizaines de fois en van, mais cette fois j'y vais pour son market, ouvert uniquement le weekend. Son marché couvert est un régal pour les sens. Un bazar immense où tout se vend : des souvenirs, des fruits, des légumes, des produits locaux, de la nourriture, des fringues...
Des groupes jouent de la musique entre les allées et je m'arrête une bonne heure devant deux petits jeunes qui jouent Sunny Afternoon et reprennent de vieux classiques du rock.
Je passe une bonne partie de ma journée à faire le tour de ce marché, puis je m'éloigne en direction du port où je me cale pour manger un fish'n chips – à manger avec les doigts.
Sur le retour, je m'arrête à Karrakatta et son cimetière dans l'espoir de trouver la tombe de Heath Ledger - seul acteur dont j'ai réellement pleuré la mort.
Et finalement, ça tient du vrai pèlerinage. Le cimetière est immense et rien n'indique les tombes des défunts célèbres. Encore moins celle d'Heath Ledger dont les funérailles ont été gardées privées par la famille. J'arpente en long et en large le lieu mais impossible de s'y retrouver sans indication.
J'apprends plus tard qu'il faut dans un premier temps trouver les tombes de ses grands-parents, puis repérer un parterre de rosiers. C'est là que ses cendres auraient été dispersées. Je suis peut-être bien passée juste à côté sans le savoir et je trouve un peu triste qu'il n'y ait rien pour se recueillir...
Lundi.
Je prends le ferry pour Rottnest Island, une île à 17 km au large de Fremantle.
Et là, waouh ! C'est un mélange de notre Corse, des Calanques et de Porquerolles. Les véhicules à moteur sont interdits, les vélos sont donc rois !
J'ai un peu
peur au début quand je vois tout ce monde débarquer et faire la queue
pour tous louer des vélos, mais finalement la plupart s'arrêtent aux
toutes premières plages.
Le
grand tour de l'île fait un peu plus de 20km et je suis bien contente
d'avoir rajouté quelques dollars pour avoir un vrai VTT avec vitesses.
Même
si l'île est relativement plate, je croise d'autres cyclistes qui sont
obligés de mettre pied à terre à chaque côte avec leurs bicyclettes sans
vitesse.
Très vite, la route est à moi et plusieurs fois j'ai l'impression d'être seule sur l'île. Grand sentiment de liberté !
Je fais
régulièrement des pauses où je vais arpenter les bords escarpés et
découvrir des plages désertes et difficilement accessibles. Pour mon
pique-nique, je dépasse les plages indiquées qui fourmillent de familles
et je descends à pied, en crapahutant sur les rochers, pour trouver un
coin à l'abri du soleil sur une plage absolument paradisiaque – pour moi
toute seule.
Je croise sur
mon chemin quelques quokkas, des petits marsupiaux pas vraiment sauvages
qui ont donné malgré eux son nom à l'île !
Minute
culturelle : quand le capitaine hollandais qui découvrit l'île, prit le
quokka pour un gros rat, il décida d'appeler l'île ainsi : Rottnest,
« nid à rats » en hollandais...
Moi, je trouve que ça ressemble plus à la marmotte, et on peut être heureux que je n'aie pas été explorateur au 17ème siècle, sinon elle aurait pu être baptisée Marmots Island quand on y pense...
C'est difficile d'imaginer que cette île sauvage a longtemps été un établissement pénitentiaire naturel, d'abord pour les prisonniers aborigènes, puis pour les ennemis pendants les deux guerres mondiales... Ce n'est que récemment qu'elle a été classée en réserve naturelle pour le grand plaisir des amoureux de la nature !
6 commentaire(s):
wouahouuuuu ! j'aime !!!
Très beau billet, et les photos, comme toujours, sont magnifiques avec tout ce camaïeu de bleus !!
Bisous !!!
La Corse + les calanques + Porqueroles, tout ça en 1! Je veux y aller!
Et le petit "rat-marmote" a l'air bien sympatique.
Je vois qu'en même temps que le voyage se poursuit, il se renouvelle constament avec toujours de nouveaux lieux, de nouvelles ambiances, de nouvelles façons de voyager.
bises et bonne continuation.
Bonjour Hélène,
Je lis ton blog depuis le début et je suis toujours aussi admirative.
Continue de faire passer ton enthousiasme dans tes photos et tes textes souvent tintés d'humour. C'est super agréable.
A bientôt de te lire
Annick
je croyais que c'était le petit train de la balagne!!! Bisous et à bientot pour la suite de tes aventures.
Merci à toutes ! Vos petits mots font plaisir à lire !
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