Chiang Mai et trekking dans la jungle

Je quitte Sukhothai sous la pluie pour rejoindre Chiang Mai, la Rose du Nord comme ils l'appellent, la seconde plus grande ville du pays.



30 mars
Je passe ma première journée à arpenter la ville et ses nombreux soi, petites ruelles labyrinthiques qui relient les rues entre elles. Sous un franc soleil, je fais le tour des Wat et des Chedis qui se trouvent presque tous dans le centre de la ville et fais plusieurs pauses dans la relative fraicheur de ces temples.
Il est facile de se promener et de se repérer dans Chiang Mai. Toute la vieille ville est concentrée dans un « carré », entourée de canaux et des anciens remparts de la cité.




Après une journée de découverte, il faut bien l'avouer, je commence à saturer légèrement des temples. Certes, leur architecture reste agréable à contempler, mais ils commencent à tous se ressembler... Sans doute parce que je manque d'explications sur leur histoire ou sur leurs différences, mais l'envie de voir d'autres choses prend le dessus.


Le soir, je m'aventure au Night Market, immense marché réputé de la ville – très touristique – où on trouve de tout. C'est vraiment une tentation de tous les instants : vêtements, sacs, bijoux, bibelots... J'ai envie de tout ramener ! Mais j'évite encore pour le moment, sachant que je dois encore trimballer mon gros sac de ville en ville...

31 mars
Le deuxième jour, j'ai un petit coup de blues. La solitude commence à peser. J'ai pourtant l'habitude de vadrouiller toute seule et d'aimer ça, mais un peu moins ces temps-ci...
Débarquer en Asie, c'est accepter de perdre ses repères, savoir abandonner ses idées occidentales, être prêt à oublier ce qu'on connait pour découvrir de nouvelles habitudes de vie, une nouvelle culture, de nouvelles saveurs...
C'est prendre le risque de commander des plats inconnus et se laisser séduire par ses épices ou regretter son choix. C'est s'aventurer à goûter des fruits inconnus sans savoir si on va aimer. C'est intégrer de nouvelles façons de communiquer pour se faire comprendre. C'est passionnant, mais assez frustrant de vivre ça seule...

1er avril
Je décide changer de guesthouse pour une autre que j'ai remarquée pendant mon repérage de la ville. Colorée, animée, un peu « comme à la maison », elle est drôlement jolie et m'a tout de suite plu quand je suis passée devant. Et c'est là que je rencontre Nina. Une slovénienne qui elle aussi voyage seule et qui deviendra ma compagne de voyage pendant ces quelques jours à Chiang Mai.

Je re-visite la vieille ville, puis re-Night Market, mais accompagnée cette fois, et le moral remonte.

 



2 avril
Le lendemain, on visite le Doi Suthep, un grand temple à l'extérieur de la ville. On y accède par un interminable escalier pour monter en haut de la colline où se trouve le temple. Arrivée là-haut, je suis assez déçue. Il y a beaucoup de monde, beaucoup de bruit et je ne trouve pas une once de spiritualité, ni rien de ce qui m'avait marqué à Old Sukhothai.

Le lendemain, on part pour trois jours de trek au nord de Chiang Mai, dans la jungle thaïlandaise. Il fait très chaud et moite, et on se demande si on va y survivre, mais l'excitation de l'aventure prend le dessus !

3 avril
Au matin, notre guide fait la tournée des guesthouses pour former le groupe, une dizaine de personnes au total à s'entasser dans la camionnette qui sert de mini-bus. Quatre anglais, deux californiennes, une hollandaise, un suédois, un norvégien, une slovénienne et une française. Moyenne d'âge : 20 ans. Et nous voilà partis pour passer trois jours ensemble !

Puis première-étape : la promenade à dos d'éléphants. J'appréhendais un peu l'effet « manège à touristes », mais après tout, c'est ce que nous sommes, des touristes... et il est difficile de ne pas se prendre au jeu et de craquer pour ces vieux pachydermes qui avancent lentement mais sûrement avec nous sur leurs dos.



C'est ensuite que commencent les festivités ! De longues heures de marche dans la jungle pour atteindre le village Lahu où on passera la nuit... Et ça grimpe, ça grimpe ! Heureusement le guide fait régulièrement des pauses et en profite pour nous en apprendre davantage sur certaines plantes, leur usage médicinal ou la façon de les cuisiner...


A la fin de la journée, je suis quasi certaine que je vais mourir sur place ou finir sur les genoux. Le guide nous montre au loin les huttes en bambou posées en haut de la montagne, On y est presque ! Finalement mes jambes arrivent à me porter jusqu'au village Lahu et on s'affale, éreintés, sur nos lits à même le sol !
Une bonne douche froide pendant que Jungle Jimmy – le guide – nous cuisine le repas. C'est à la lueur des bougies qu'on savoure un curry au lait de coco, un délice ! La soirée se poursuit avec guitare autour d'un feu de camp puis au lit, parce qu'on remet ça le lendemain !


4 avril
Après un petit déjeuner préparé par notre cuisiner en chef – et enfin du vrai et bon thé ! - on s'apprête à se remettre en marche. Il fait encore plus chaud que la veille et nous ne sommes même pas encore partis qu'on se sent déjà moites et dégoulinants de sueur. Heureusement aujourd'hui la piste passe par plusieurs cascades et on en profite à chaque fois pour se rafraichir.
Vers midi, on se pose près de l'une d'entre elles. Jimmy s'affaire, sort sa machette, s'éclipse, revient et nous sert des nouilles aux légumes - délicieuses - dans des bambous coupés en deux, le tout à déguster avec des baguettes qu'il vient juste de tailler !

Alors qu'on pensait qu'il était tout simplement impossible de grimper encore plus dans ces montagnes, le sentier monte à nouveau pour traverser des camps et rejoindre d'autres villages Lahu où l'on fait des pauses. Les enfants accourent et nous observent, curieux, les femmes s’assoient près de nous, souriantes... Un homme du village nous défie à la fronde, et c'est à celui qui arrivera à toucher la bouteille posée un peu plus loin...

Puis il est temps de rejoindre notre camp pour la nuit. Chemin normal – comprendre qui grimpe – ou chemin plus court, nous demande Jimmy ? La moitié du groupe choisit la grimpette – qu'ils sont fous ! - et je me range du côté des flemmards... L'une des familles du village prend le même chemin que nous et on les suit. Une fillette, clopin-clopant, trop contente de nous servir de guide, nous mène jusqu'à notre camp. Le long de la rivière, la balade, bien que courte, est d'autant plus appréciable après toutes ces heures de grimpette !






Cette fois, pas de village, juste un camp au milieu de la jungle où les seuls bruits sont celui de la rivière et du chant des oiseaux. Magique !



5 avril
La journée promet d'être relax. Au programme : rafting et descente de la rivière en radeau de bambou !
Finalement, le rafting tient plus à la petite promenade de santé, ce n'est pas du tout la bonne saison et il n'y a pas assez d'eau pour qu'on puisse réellement faire du rafting. Résultat, on reste coincés toutes les 5 minutes sur les rochers et la sortie rafting se transforme en bataille d'eau dès qu'un des bateaux dépasse l'autre. On finit par tous se jeter à l'eau et à se laisser porter par le courant. Puis on termine sur les radeaux en bambous, les fesses dans l'eau, à se laisser glisser jusqu'au village terminus...
On conclue le trek en y mangeant un padthai tout à fait délicieux, puis retour vers Chiang Mai où chacun rejoint sa guesthouse.

Après trois jours à avoir côtoyé des jeunes qui avaient à peine la vingtaine, je me sens vieille ! Drôle de sensation. Heureusement, ça m'a permis de bien discuter avec les trois autres « vieux » - de plus de 25 ans – et de bien sympathiser avec Nina !
Malgré les douleurs, malgré la chaleur et la difficulté de la marche, ça restera un des moments forts de mon voyage !



Le soir, après s'être bien reposées, on retrouve une amie de Nina, Monika une autrichienne et on l'emmène manger dans notre repaire, un rassemblement de petits restos locaux près du canal et d'une des portes de la ville.
Dernière soirée toutes ensembles, le lendemain Nina et Monika partent en trek dans le Nord, tandis que je préfère profiter encore un peu de Chiang Mai.

6 avril
Aujourd'hui j'ai mal partout et je décide de m'offrir un massage. J'évite le trop musclé thai massage et je préfère le oil massage où pendant une heure tous les muscles de mon corps en souffrance se détendent et se font masser sans trop de douleur... – divin !
Puis je prends plaisir à juste me promener dans les ruelles, comme si je les connaissais depuis toujours... Si je m'écoutais, je resterais quelques jours de plus à Chiang Mai, juste à buller... Mais ce n'est pas comme si j'allais revenir tous les quatre matins en Thaïlande et il y a encore plein d'endroits à voir ! Je réalise que finalement un mois, ce n'est pas si long pour visiter un tel pays, pour pouvoir se poser, s'imprégner de sa culture, de son rythme de vie...

7 avril
J'ai beaucoup de mal a quitter ma guesthouse où je me sentais vraiment comme chez moi. Je suis à la moitié de mon voyage au Pays du Sourire et c'est fou comme les thaïs sont accueillants et d'une gentillesse infinie. Je sais pas comment ils se débrouillent, mais ils arrivent à donner envie de rester...

Je réalise qu'entre ici et l'Australie, je suis vraiment en mode bisounours. Les gens seraient-ils vraiment gentils et adorables en vrai ? On leur met quoi dans leur biberon à ces gens-là ? Faudrait vraiment la même recette pour nous autres français... A deux semaines de la fin de mon voyage, je sens que le retour à la réalité française va être dur...



3 commentaire(s):

Domi a dit…

coucou la vielle ,
contente de recevoir de tes nouvelles.
1 mois comme ça...je crois que le retour à la civilisation va être rude!
bises

Domi a dit…

heu, je voulais dire: "la vieille" bien sûr

Lena a dit…

MOI AUSSI je veux faire ça !!!!
Les éléphants quoi ! Tu as eu le mal de mer??? (enfin d'éléphant?)
On a l'impression que les cabanes sont dans les arbres... Paradisiaque !

merci pour ce beau récit ! ^^

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